BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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METZ

ARMES: parti d'argent et de sable.

La ville libre et impériale de Metz, qui fut pendant une partie du moyen âge le théâtre de luttes acharnées entre son clergé hautain et sa bourgeoisie turbulente, avait pour patrons saint Clément et saint Etienne, dont la lapidation était représentée sur ses sceaux, comme on le voit au bas d'un acte du mois de novembre 1297, par lequel l'administration municipale donne sauf-conduit à tous les sujets du royaume de France et du comté de Champagne. Le contre-sceau est ogival; on y voit saint Paul debout, tenant une épée et un livre (Archives nalionales).
Metz paraît y avoir substitué l'aigle de l'empire vers la fin du quinzième siècle, car le R. P. Meurisse, dans son histoire des évêques de cette ville, dit: La domination impériale commençait à prendre un tel pied, qu'au lieu de saint Etienne et saint Clement on avait adopté les aigles, lorsque, ajoute-t-il dans un style ampoulé, sous la domination du roi de France Henri II, les lis poussèrent des tiges, firent éclore des fleurs, etc.

On retrouve saint Etienne et saint Clément sur le sceau d'un traité conservé aux Archives nationales, et passé le 18 juin 1604 entre Metz et le duc de Lorraine.
En dehors de ces patrons et de ces emblèmes, Metz avait déjà pour armoiries, au quinzième siècle, parti d'argent et de sable, comme on le voit dès lors sur ses monnaies; souvent le sable est à la première partition de l'écu (M. de Saulcy, Monnaies de la ville de Metz).
Dans son Traité du département de Metz (in-4°, 1756), Stemer a gravé en plusieurs endroits les armes de Metz, comme nous les avons données, et c'est ainsi qu'elles sont sculptées à Paris sur la façade de l'embarcadère du chemin de fer de Strasbourg.
Dom Tabouillot néglige complètement de s'occuper de l'écu héraldique de Metz, et d'Hozier, n'ayant pas reçu de cette ville la production de ses armes, lui donna pour blason: d'argent, au pal de gueules, chargé d'un coeur d'argent. Mais il paraît qu'elle n'a jamais profité de cette concession.

Histoire

L'origine de Metz est extrêmement ancienne. La Divodurum gauloise fut très prospère sous la domination romaine, comme capitale de la Civitas Mediomatricum. Avec les invasions barbares, elle s'appela Mettis et fut ravagée maintes fois, notamment en 406 par les Vandales, en 451 par les Huns ; puis elle fut occupée par les Francs et fut, à partir de 511, la capitale de l'Austrasie. Au Xème siècle, elle tomba entre les mains de Henri l'Oiseleur et d'Othon. Elle profita des troubles et des guerres du moyen âge pour conquérir son indépendance. Devenue ville de l'empire, elle se gouverna elle-même et se donna une curieuse organisation municipale. Mais son histoire demeure emplie de luttes intestines entre l'évêque, la noblesse et la bourgeoisie. En 1552, la ville est occupée par les Français qui la défendent victorieusement contre Charles-Quint et en obtiennent la cession avec Toul et Verdun. Depuis lors, elle resta imprenable et fut surnommée Metz la Pucelle.