BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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BESANÇON

ARMES: d'or, à l'aigle éployée de sable, entre deux colonnes du même. - Devise: UTINAM OU PLUT A DIEU.

L'archevêché de Besançon avait déjà une aigle dans son blason, lorsque l'empereur Charles-Quint, en 1526, octroya à la ville le droit de battre monnaie et lui donna en même temps pour armoiries l'aigle impériale entre deux colonnes: allusion aux colonnes d'Hercule qu'il avait adoptées lui-même pour emblème, avec cette légende: PLUS ULTRA (M. Chabouillet, Trésor de numismatique).
Goullut, dans ses Mémoires sur la Franche-Comté, dit qu'aux funérailles de Philibert de Châlon, prince d'Orange, on porta la bannière de Besançon, armoriée comme ci-dessus.
Lorsque cette ville demanda en 1816 à reprendre ses armoiries, le préfet fit un rapport défavorable; car la figure héraldique et surtout la devise de l'écu pouvaient, dit-il, faire renaître de coupables espérances, mais la demande fut agréée.

L'archevêque de Besançon donna en 1844 une pieuse interprétation à ces emblèmes, lorsque, au passage du duc de Nemours, il dit dans une harangue que les colonnes représentaient les deux bases de l'Etat et de la Religion, dont la capitale de la Franche-Comté était l'un des plus fermes soutiens.
Paillot donne pour armes à Besançon: d'or, à une tête de Maure de sable, tortillée d'argent, accompagnée de trois trèfles de sinople. Nous n'en avons trouvé aucun exemple.

Histoire

La position stratégique de Besançon a valu à cette ville un rôle important aux diverses époques de l'histoire. En 58, elle se soumet à César ; pendant la domination romaine, elle se couvre de monuments (Chrysopolis), mais les invasions barbares la ruinent. En 863 elle est la capitale du comté de Haute-Bourgogne. En 1043 elle devient libre et impériale. Au XVIème siècle, Charles-Quint, Philippe II l'embellissent. Au XVIIème siècle, elle subit à regret la domination de Louis XIV qui, en 1679, y transfère le parlement et l'université de Dôle. En 1814, elle résiste pendant quatre mois aux Autrichiens.