BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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BORDEAUX

ARMES: de gueules, au château d'argent, sommé d'un lion léopardé d'or, et au croissant d'argent en pointe, au chef cousu d'azur, semé de fleurs de lis d'or. - Devise: LILIA SOLA REGUNT LUNAM, UNDAS, CASTRA, LEONEM.

La ville de Bordeaux avait, au treizième siècle, pour sceau un champ octogone chargé de fleurs de lis et de couronnes, et pour contre-scel (c'était ordinairement sur le contre-scel que figuraient les armoiries) une porte de ville donjonnée de deux tours ayant chacune un trompette, et dans le champ on voyait un croissant, des étoiles et des fleurs de lis.
Il en existe une empreinte aux archives nationales au bas d'une lettre de la ville de Bordeaux au roi, pour implorer sa clémence en faveur de Toulouse, le 21 novembre 1297.

Le croissant et la porte de ville sont restés comme meubles héraldiques dans son blason; mais les trompettes, allusion sans doute au nom d'un de ses châteaux, ont fait place au léopard, qui formait les anciennes armes des ducs de Guyenne, et dont l'ignorance des graveurs a fait ensuite un lion léopardé, comme il est représenté dans la planche. D'Hozier l'a enregistré en 1699 lion passant, ce qui est synonyme de Lion léopardé. Le lion est toujours de profil; s'il est debout, c'est un lion proprement dit; s'il est à quatre pattes, c'est un lion léopardé. De même, le léopard proprement dit est à quatre pattes, la tête tournée de face; il devient lionné s'il est rampant ou debout.
L'Armorial de l'Empire figure ainsi l'écu: de gueules, au château à cinq tourelles d'argent, pavillonnées et girouettées d'or, ajourées de sable; le château, ouvert et soutenu d'une terrasse de sinople, chargée d'un croissant d'argent, au chef cousu des bonnes villes.

Armes - DE CAUNA

De gueules, à un château d'argent, maçonné de sable, la porte et fenêtres ouvertes, ajourées du champ, surm. d'un lion passant d'or et un chef semé de fleurdelys d'or.

Histoire

Bordeaux fut dans l'antiquité, la capitale de la nation des Bituriges (Vivisci). Au IIème siècle c'était déjà une ville de grand trafic. On y venait de tous les points de la Gaule, de l'Espagne et de la Belgique. Bordeaux possédait toute une colonie d'Orientaux, et le grec y était une langue assez répandue. Cette prospérité ne fit que croître avec le temps. Pendant la guerre de Cent ans, Edouard III et son fils, afin de s'assurer la fidélité de Bordeaux et de la Guyenne leur firent de nombreuses concessions. La ville fut administrée par une "jurade" ou commune. Des villes de Guyenne, pour participer à ces privilèges s'unirent à Bordeaux qui les appela ses "filleules" elles étaient au nombre de douze. Charles VII devenu maître de Bordeaux réduisit les libertés communales ; Louis XI les rétablit. En 1548, les Bordelais exaspérés par la gabelle, se révoltèrent. Louis XIV eut deux fois à sévir contre les Bordelais, en 1653 et 1675. Sous la convention Bordeaux prit fait et cause pour les girondins. l'Empire la ruina en fermant la mer à ses navires.