TRAITE DU BLASON par M. Jouffroy d'ESCHAVANNES

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Extrait du livre de Jouffroy d'Eschavannes : Traité complet de la Science du Blason
à l'usage des Bibliophiles, Archéologues, Amateurs d'objets d'art et de curiosité, Numismates, Archivistes
PARIS - Librairie ancienne et moderne - Edouard Rouveyre - 45, rue Jacob, 45 - 1885
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FIGURES HERALDIQUES

On nomme ainsi des figures formées de divers signes de convention, et qui sont du plus grand usage en armoiries. On les divise en pièces de premier ordre ou honorables, pièces du second ordre, et pièces du troisième ordre.

Figures héraldiques du second ordre.

Ces figures, que quelques auteurs ont comptées au nombre des pièces honorables, sont d'une origine plus récente, et par conséquent d'un usage moins fréquent que ces dernières. La majorité des héraldistes les ayant toujours séparées des pièces honorables, nous sommes obligés de nous conformer à cette autorité, tout en reconnaissant que la réunion des unes et des autres simplifierait beaucoup les règles du blason.
Le nombre de ces pièces s'élève à huit seulement: le pairle, le canton, le giron, l'orle, le trescheur, la pointe, la pile, le lambel.

Le pairle.

Il se compose de trois rayons partant du centre de l'écu et s'étendant vers les deux angles du chef et le milieu de la pointe, ce qui lui donne la forme d'un Y grec. Sa signification est incertaine, et n'a jamais été déterminée d'une manière positive par tous ceux qui se sont occupés de la science héraldique. Quelques-uns croient y voir la représentation de la sainte Trinité; d'autres, celle des trois vertus théologales. Je possède un manuscrit du seizième siècle, où l'auteur soutient que le pairle est l'emblème de ces trois grandes dévotions du chevalier: son Dieu, son roi, sa dame. Cette dernière explication paraîtrait assez plausible, s'il n'était plus simple de n'y voir que la réunion du pal, de la bande et de la barre, chacun pour la moitié de sa longueur.

ISSOUDUN (ville)

d'azur au pairle d'or accompagné de trois fleurs de lis mal ordonnées de même.

Le canton.

Plus petit que le franc-quartier, il n'occupe que le neuvième de l'écu, et se place tantôt à l'angle dextre, tantôt à l'angle sénestre du chef.

THOUARS

d'or semé de fleurs de lis d'azur au canton de gueules.

Le giron.

Il n'est autre chose qu'un des quartiers du gironné, et s'entend ordinairement de celui qui se meut de la partie supérieure du flanc dextre.

DE CLUSEAU

d'argent au giron de gueules.

L'orle.

C'est une bordure réduite à la moitie de sa largeur ordinaire, et séparée des bords de l'écu de toute la partie qu'on lui a retranchée.

CORNU

de gueules à l'orle d'argent.

Le trescheur ou essonnier.

On nomme ainsi l'orle rétréci dans sa largeur.
Il est presque toujours double, et souvent orné de fleurons ou de fleurs de lis.

Le royaume d'ECOSSE

d'or au lion de gueules enfermé dans un double trescheur fleuronné et contre-fleuronné de même.

La pointe.

Pièce triangulaire occupant les deux tiers de la base, et montant en angle aigu jusqu'au chef. Quelquefois elle se meut d'un des flancs de l'écu, et il faut l'exprimer en blasonnant, c'est-à-dire remarquer qu'elle est posée en fasce, en bande, en barre, etc. Elle doit nécessairement diminuer de largeur à sa base, lorsqu'elle se trouve multipliée dans l'écu.

SAINT-BLAISE DE BRUGNY

d'azur à la pointe d'argent.

La pile.

C'est la pointe renversée. Elle peut aussi être multipliée dans l'écu; dans ce cas elle diminue de largeur.

MALISSY

d'azur à trois piles d'or se réunissant vers la pointe.

Le lambel.

Le lambel représente un morceau d'étoffe que l'on emploie le plus souvent pour indiquer une brisure de branche cadette. C'est très rarement qu'on le trouve sur l'écu comme charge principale. Il peut avoir depuis trois pendants jusqu'à neuf.

MONFRAIN DE FOUARNEZ

d'azur au lambel d'or.