TRAITE DU BLASON par M. Jouffroy d'ESCHAVANNES

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Extrait du livre de Jouffroy d'Eschavannes : Traité complet de la Science du Blason
à l'usage des Bibliophiles, Archéologues, Amateurs d'objets d'art et de curiosité, Numismates, Archivistes
PARIS - Librairie ancienne et moderne - Edouard Rouveyre - 45, rue Jacob, 45 - 1885
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DES PARTITIONS DE L'ECU

Les partitions de l'écu sont les divisions résultant de lignes au moyen desquelles on partage le champ en plusieurs sections.
Ces partitions sont au nombre de quatre, savoir:

Le parti, qui se forme en abaissant une ligne perpendiculaire
de haut en bas, et passant par le centre.

Le coupé, qui partage aussi l'écu en deux parties
égales, mais au moyen d'une ligne horizontale.

Le tranché, formé par une diagonale
de dextre à senestre.

Le taillé, qui résulte d'une diagonale
de senestre à dextre
.

Ces quatre partitions principales servent à en former d'autres nommées répartitions, au moyen de la combinaison des lignes indiquées plus haut; ainsi:

Le tiercé se forme au moyen du coupé, ou du parti,
ou du taillé, ou du tranché répété deux fois.

L'écartelé se forme du parti et du coupé.

L'écartelé en sautoir résulte des tranché et taillé.

Et le gironné est le résultat des quatre partitions
principales, parti, coupé, tranché, taillé.

Chaque division de l'écartelé peut se diviser encore au moyen de répartitions ci-dessous indiquées, ainsi:

Ecartelé: aux 1 et 4 contre-écartelés; aux 2 et 3
contre-écartelés en sautoir.

L'écartelé peut être de quatre, six, huit, dix, douze,
seize quartiers et plus; ainsi l'écu parti d'un
coupé de deux, forme six quartiers.

Le parti de trois traits coupé d'un donne huit quartiers.

Le parti de quatre traits coupé d'un donné dix quartiers.

Le parti de trois traits coupé de deux donne douze quartiers.
Le parti de trois traits coupé de trois donne seize quartiers.
Le parti de quatre traits coupé de trois donne vingt quartiers.
Le parti de sept traits coupé de trois donne trente-deux quartiers.
Ce dernier nombre est généralement le plus grand dont les héraldistes se servent. Il y a cependant quelques exemples de répartition et d'écartelures plus compliquées. Toutes ces repartitions ne servent qu'à distinguer les quartiers d'alliances des familles, et dans ce cas l'on met au centre de l'écu, sur la croisure, l'écusson de la famille principale, que l'on dit être sur le tout. Si ce dernier est lui-même écartelé, et qu'un troisième se trouve à son centre, on dit: sur le tout du tout.

POSITIONS DES FIGURES SUR L'ECU

On nomme positions les diverses places que les figures doivent occuper sur le champ ou écu. Elles sont au nombre de neuf, et ont déjà par elles-mêmes une signification, si l'on compare l'écu à un être animé. On peut donc, dans ce cas, supposer que l'écu est l'homme, et que les différentes figures sont la représentation de ses qualités et de ses belles actions. Du reste, c'est là le but des armoiries.
Les trois points D B E réunis sont appelés le chef de l'écu. Ils en occupent la partie supérieure, et représentent la tête.
B, est le point du chef.
D, le canton dextre du chef. La droite de l'écu se trouve toujours à la gauche du spectateur.
E, canton sénestre de l'écu. Quelques auteurs pensent que ces deux cantons représentent les bras.
F, point d' honneur. Il représente le col de l'homme auquel on suspend les colliers de chevalerie.
A, est le milieu ou le coeur de l'écu; on le désigne aussi sous le nom d'abîme. Quand il n'y a qu'une figure elle occupe ordinairement cette position, et l'on se dispense dans ce cas d'en faire mention.
G, est le nombril de l'écu.
H, flanc dextre.
l, flanc senestre.
C, pointe de l'écu, représente les jambes de l'homme, ainsi que le sol qui le supporte.
On peut, au moyen de ces neuf positions, déterminer toujours avec exactitude la place que les figures ou meubles doivent occuper sur le champ.