PALLIOT : Ordres de Chevalerie

LISTE DES ORDRES DE CHEVALERIE
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ORDRE DE LA GENETTE

L'ORDRE DE LA GENETTE fut institué par Charles Martel, Duc des Français et Maire du Palais, l'an DCC. XXVI après la signalée victoire qu'il eut sur Abdirame Roi Sarrasin venu d'Afrique, passé en Espagne, et entré en France à la sollicitation de Eudes Duc d'Aquitaine, avec une armée de quatre cent mille Sarrasins et Arabes, aucuns disent six cent mille, lesquels s'étant arrêtés et campés près de la riche et opulente Ville de Tours, laquelle ils destinaient à leur curée, y furent attaqués par Charles Martel commandant trente mille, autres disent cinquante mille Français seulement, qui combattirent avec tant d'ardeur et de courage, qu'ils en tuèrent trois cent quatre-vingt-cinq mille, et Abdirame massacré sur la place, n'étant demeuré que quinze cents Français qui perdirent la vie dans une si grande défaite. Parmi les dépouilles de l'armée ennemie s'y trouvèrent grand nombre de riches fourrures de Genettes, et plusieurs de ces animaux étant trouvés en vie, furent présentés à Charles Martel, qui fit tant d'estime de la beauté de leur poil et de leur odeur agréable, qu'après en avoir donné par excellence aux Princes et Seigneurs de son armée, il prit sujet, pour laisser à la postérité la mémoire d'une si grande victoire, d'instituer l'Ordre de la Genette, qu'il composa de seize Chevaliers, et leurs Colliers de trois Chaînes d'or, entrelacées de Roses émaillées de rouge, au bout du Collier pendait une Genette assise émaillée de noir et de rouge accolée de France bordé d'or sur une terrasse émaillée, de fleurs. La Genette est un animal ressemblant à une Fouine, gros et grand à peu près comme un Chat d'Espagne, le museau long et affuronné, le col et le corps grêle et souple, le poil extrêmement noir, luisant comme un satin, et marqueté de rouge ; sa peau étant échauffée rend une odeur aussi suave et aussi douce que le musc. Il y a des Auteurs qui disent que cet Ordre, qui ne subsista que sous la seconde lignée de nos Rois, eut pour sujet de son institution l'amour que Charles Martel avait pour sa femme qui s'appelait Jeannette.